MONTPIGOT


Origine Le four

La croix du "Pé"

Les "Missions"

En 1450

En 1995


MONTPIGOT

Son nom vient de sa situation sur une hauteur. On trouve les dénominations suivantes : Mont-pigot, Monpigoc, Montpégot et Montpigot. C'est certainement la juxtaposition de Mont et de Pigot, nom assez courant dans la région. Bâti sur l’adret d'un succatou, le village, fort d'une douzaine de maisons, dont certaines servent de résidences secondaires, est traversé par une unique voie d'accès.

L'élargissement de cette dernière (en 1973) obligea la démolition du fournil de notre vieux four banal. 
   Celui-ci allait-il mourir ?
 Non, les hommes de Montpigot décidèrent de transformer la porte du four, elle fut découpée, ajourée et la lourde et belle poutre en chêne qui supporte la cheminée fut protégée de la pluie.
Depuis quelques années, l'actuelle municipalité a fait faire les joints consolidant ainsi les murs.

Sur la sole du four, repose une statue de Marie "Cas sans doute unique entre Dordogne et Puy- Mary”, comme le dit si bien Jacques Mallouet, notre écrivain régional.

Plus haut, au sommet du “Pé”, à 538 mètres d'altitude, se dresse la croix qui fut faite en 1963 et bénie le 10 septembre de la même année. Depuis cette date, une messe y est célébrée le 25 août, jour de la Saint-Louis, patron de Vebret.
Cette croix remplace l'ancienne qui datait des "Missions" de 1890, comme me l'avait raconté Madeleine Prat. Les intempéries et les années avaient fait leur oeuvre de destruction.

Les “Missions" consistaient en une série de prédications, messes et rassemblement journalier des fidèles pour promouvoir une plus grande pratique religieuse. 

Ces "Missions" duraient de 8 à 15 jours conduites par des missionnaires de diverses congrégations. Elles se terminaient par une fête et les paroissiens, au cours d’une procession, allaient planter une croix commémorative. Toutes les croix en bois sont des croix de "Mission", on en trouve au Béal, à Couzan. Il y en avait une à Couchal (sur le coudert devant le garage). La dernière “Mission” a eu lieu en 1969, mais beaucoup se souviennent de celles de 1942 et de 1934.
Dans les temps anciens, lors des étés pluvieux, la croix de Montpigot était très sollicitée. Des processions étaient organisées pour implorer le retour du soleil et sauver les récoltes. Par contre en période de sécheresse, la procession se dirigeait vers Champassis auprès d’une source qui devait faire venir la pluie. L'histoire ne dit pas quels étaient les résultats de ces processions.

En 1450, notre village de Montpigot existait déjà, comme cela est attesté dans le livre de recettes que tenait à cette époque le receveur du seigneur d’Auteroche et de Couzans (voir l’étude de Ph OLIVIER et J.C. RIVIÈRE). Un exemple : Pierre et Jean du village de Montpigot payaient à un barbier de Bort : 4 setiers de seigle, soit environ (20 doubles décalitres) et 10 doubles décalitres de (sivade) d'avoine et beaucoup d’autres exemples suivent dans ce livre tout écrit en patois.

Les habitants de notre village ont toujours aimé travailler dans la bonne entente et l'amitié, je crois qu'il en est de même de nos jours. Tout cela pour vous dire que nos ancêtres décidèrent en 1797 de faire le partage des communaux dit : “le Coudert", situé entre le chemin de Montpigot et l'actuelle maison de Van Dijk, le partage fut fait en présence de Me BARRlER, notaire à Vebret, les lots furent tirés au sort.
Montpigot avait aussi son notaire, Antoine VIOLLE notaire royal en 1685, des actes notariés datant de 1730 sont en notre possession.

Il reste, dans ce charmant village, un bâtiment couvert en chaume, l’un des derniers de notre commune et sans doute unique avec son “crouproun” en forme de triangle isocèle, pointé vers le haut, il descend en encorbellement sur le pignon à moins de 2 mètres du sol, protégeant parfaitement l'entrée de l'étable, en cas de mauvais temps, les animaux cherchaient refuge sous cet auvent.
Ce bâtiment est très bien entretenu par son propriétaire Jean CHAVIALLE qui est un excellent (cluzaire) chaumier, (la viscla) ou faîtage et les réparations sont faites en temps voulu. Bravo ! de perpétuer un passé, pas si lointain mais qui va disparaître.

(Mise à jour automne 2001 : On peut encore voir le crouproun, mais désormais l'ensemble du bâtiment est recouvert en tôle noire.)


Que deviendra notre village ? De jeunes agriculteurs s'y installeront-ils ? Ou bien sera-t-il seulement une résidence pour les estivants ? Espérons en tout cas qu’il ne disparaisse pas comme tant de villages de la commune ont disparu.

Jean TOURNADRE &  M.J. et R. VECHAMBRE (Janvier 1995)

 

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