L’ÉGLISE DE VEBRET
Église du XII° siècle classée monument historique en 1930, de style auvergnat avec influence limousine elle a probablement été édifiée sur l’emplacement d'une ancienne église citée dans la charte attribuée à Clovis.
A l'origine, c'était un monument rectangulaire à une seule nef terminée par des murs droits. Il est possible qu'autrefois, il y ait eu une abside semi-circulaire.
Les chapelles ont été ajoutées à l'édifice au XIV° siècle.
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La façade dominée par un clocher peigne du XII° siècle percé de trois ouïes romanes dans lesquelles se trouvent les cloches, la plus grosse et la plus ancienne (1701) est la “Sauveterre de Vebret” qui avait le pouvoir d’éloigner les orages. Les deux autres dates de 1830 et 1933.
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Les trois “corbeaux” attestent la présence autrefois d’un porche en bois devant la façade. Les fondements des colonnes de part et d’autre de la porte ont été retrouvé à 40 cm au-dessous du niveau actuel. Le sol de l’église a été remonté du fait de son implantation dans un lieu très humide et des inondations possibles. De ce fait, la porte datable du
XVII° siècle a été réduite en hauteur.
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Une très ancienne photo de notre église entourée du cimetière,
datant de la fin du siècle dernier montre qu'il existait alors une marche semi-circulaire pour accéder au porche de l'église. Cela laisse supposer qu'à l'origine, il devait y avoir quelques escaliers que les revêtements successifs de la route ont comblés. Si bien que les générations futures risquent d'être obligées de "descendre dans l'église".
L'INTÉRIEUR DE L’ÉGLISE - SA RESTAURATION
La restauration de l’église a été effectuée par les Beaux-Arts en 1997, avec comme objectif de retrouver l’aspect primitif de l’église.
Au Moyen-âge, une église était considérée comme achevée lorsqu’elle avait reçu un enduit sur les pierres, au moins un lait de chaux en attendant un décor peint (pour les plus importantes et les plus riches.
Les murs de l’église étaient une imbrication de pierres de tailles et de maçonnerie de mauvaise qualité qui n’avaient jamais été faits pour être vus. Actuellement, les murs sont recouverts d’un léger badigeon blanc légèrement ocré, ce qui lui a redonné une clarté qu’elle avait perdue. Un éclairage judicieux met en valeur l’intérieur de l’édifice.
LA NEF
La voûte débarrassée de sa couche de plâtre laisse apparaître des décors datés du
XIX° siècle. Notamment une rosace centrale avec des angelots. Sur chacun des piliers, une vasque avec un bouquet de fleurs.
Sur les murs de part et d’autre, deux tableaux datés et non signés et pas encore restaurés..
L’église est sous le vocable de St-Maurice. St-Louis est le patron de la paroisse.
LES STATUES
Saint-Louis : bois du XIX° siècle.
Saint-Louis dit St-Louis enfant : bois polychrome environ XII° siècle.
Saint-Maurice : bois XVIII° siècle.
LA CHAIRE :(Vers les photos de la chaire)
Chaire à prêcher en chêne teinté et ciré datée du XVII° siècle. Rampe refaite au
XIX° siècle. Sur les panneaux sont représenté St-Marc l’évangéliste avec le lion, St-Mathieu avec l’ange, St-Augustin avec le coeur en flamme, St-Grégoire avec l’oiseau sur l’épaule, grand docteur de
l’Église et avec l’aigle, St-Jean l’évangéliste.
DANS LE CHOEUR
Des fresques datées du XV° ont été retrouvées sous le badigeonnages successifs et ont été jugées en suffisamment bon état pour être restaurées.
Un lutrin en bois ciré surmonté par un aigle fait face au Christ.
TABLEAU DANS LE CHOEUR
Ce tableau primitivement intitulé “la Vierge et l’Enfant entourés de plusieurs saints” a été restauré en 1995. Les recherches des spécialistes les ont amenés à l’appellation mieux appropriée “la Sainte conversation” ou "Conversation sacrée”.
C’est par analogie avec certains tableaux connus tels “Un Saint-Martin” exposé au Musée Carnavalet à Paris que le nom du peintre a pu être retrouvé. Il s’agit de Georges
LALLEMAN, né à Nancy en 1575, mort à Paris en 1635. Ce peintre était l’élève de Simon VOUET.
Il se plaça vite parmi les peintres renommés du commencement du règne de Louis
XIII.
En 1630, il fut chargé par la confrérie des Orfèvres d’un tableau pour Notre-Dame de Paris. Il peignait aussi Saint-Pierre et Saint-Paul montant au temple. Il eut de nombreux élèves parmi lesquels Nicolas POUSSIN vers 1614, Philippe de Champagne, Laurent de la
Hire.
Au cours de la restauration, on a découvert sous un repeint dans le haut du tableau, un blason et un nom S. HELIAS.P. ; l’identification par les spécialistes est en cours.
LE CHRIST DE VEBRET
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(Autres
photos
Sur la page "Vebret",
du site art-roman.net) |
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Il a été classé “Monument Historique” en 1957 en le datant de la fin du
XII°, début du XIII° siècle.
Ses dimensions sont imposantes ;: hauteur 2 mètres, envergure 2 mètres. Il est fixé sur une croix en bois du
XVI° siècle d’une hauteur de 3,30 mètres et d’une envergure de 2,20 mètres. C’est une croix écotée laissant apparaître les restes de rameaux de la branche qui a été imparfaitement élaguée. Les extrémités de la croix sont ornées de feuille d’acanthe grossièrement taillées (jadis dorées).
Ce type de croix était réalisé après les grandes épidémies, les traces des rameaux étant censés représenter les bubons de la peste. La croix ainsi réalisée devait détourner le danger d’une nouvelle calamité. Ce type de croix qui se rencontre souvent en Bretagne, est excessivement rare en Auvergne.
Les Christs médiévaux ont été classés en deux groupes :
- les Christs “Patients” aux yeux clos,
- les Christs “Triomphants” aux yeux ouverts.
Les Christs "patients" représentent la douleur, la tête est affaissée, les bras en V, portant souvent des traces de flagellation ou de sang. Certains ont une couronne d’épines. Ces Christs, d’origine germanique, étaient pour les gens du Moyen-âge le témoignage de la faute originelle.
Le Christ de Vebret est un Christ "Triomphant" d’une rigidité imposante. Fixé sur la croix par quatre clous à tête pyramidale, la minceur de ses bras, rigoureusement horizontaux, la finesse de ses mains contrastant avec la robustesse des jambes à peine fléchies, les pieds sont parallèles. Le thorax étroit, affaissé, nettement marqué des stries costales et l’abdomen gonflé, évoquent le grand cri avant la mort par asphyxie. L’ample périzonium (tunique écourtée) drape les cuisses avant de retomber symétriquement vers l’arrière, en vagues de plissés droits, une ceinture le fixe au bas des hanches, lanière plate tournée en boucle au milieu de l’abdomen. Ce “jupon” était le vêtement habituel des crucifiés à l’époque romane. Mais ce qui domine est la plénitude calme du noble visage avale doucement penché, bouche entrouverte qu’encadrent de longues mèches souples, cheveux séparés par une raie médiane et une barbe régulièrement ordonnée en boucles séparées. Son visage aux yeux grands ouverts ne fait pas apparaître la douleur mais la résignation.
Ce Christ contrairement au Christ patient qui veut représenter la faute originelle, ferait penser au non moins sévère jugement dernier.
Ces Christs de grande taille sont d’autant plus précieux qu’ils sont rares : Azlet et la Voulte sur Loire (Haute-Loire), Vebret et Montsalvy (Cantal), Salles la Source et Thérondels (Aveyron). Ils semblent tous issus des ateliers de la Haute-Loire, Ils représenteraient très curieusement l'effigie du suaire de Turin.
Le mardi 15 septembre 1992, Le Christ de Vebret est
"monté" à Paris
LES CHAPELLES
Les chapelles latérales furent ouvertes au XIV° siècle. Celle du côté de
l’Évangile est dédiée à St-Joseph. On y voit un vitrail moderne portant l’écusson de la maison de
Ribier.
La chapelle du côté opposé dite “de Couzan” dédiée à la Vierge est également ornée d’un vitrail moderne où se voient les écussons accolés des Vienot de Vaublanc et des de Fontanges.
Des fresques datées du XV° siècle ont été découvertes et jugées en suffisamment bon état pour être restaurées.
Jean TOURNADRE.(Janvier 1993)
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