N°36 - Juillet 2013.
Acquisition du
nouveau terrain.
Là encore rien ne fut simple. Raison fut donnée au pragmatisme, il faut un terrain sec, facilement abordable
par chemin carrossable et suffisamment près de l’église. Le Champs Murat est le terrain idéal, section B n°882, 30 ares du cadastre de 1827, au bord du chemin n° 15, il appartient à la famille Raynal de Couchal. Les tractations amiables d’achat n’aboutissant pas, (à propos oserions nous penser que la pétition
contre la translation relatée ci-dessus serait partie de Couchal ?) il est décidé de passer à une procédure d’expropriation. Cela implique du temps de perdu et des coûts supplémentaires mais nous avons affaire à un
conseil municipal avec un maire très déterminé :
par conséquence, un avocat est choisi et les fonds sont débloqués.
3 jugements seront nécessaires pour aboutir à la fin de la procédure :
Vote expropriation |
|
Expropriation : décision de la
Sous-préfecture |
|
Expropriation : avis du maire |
2 mai 1900 jugement du Tribunal civil de Mauriac lequel a prononcé l’expropriation pour cause d’utilité publique de l’immeuble nécessaire à l’établissement du cimetière du Vebret.
Aussitôt le 13 mai M. de Vaublanc fait placarder l’extrait du
jugement. En même temps la sous-préfecture fait publication dans le journal du jugement pour appel à ceux qui veulent faire valoir leurs titres et droits.
Lors de la réunion du 17
juin 1900, le conseil municipal propose un prix
d'achat de 1200 francs.
Le 6 octobre 1900 : jugement du tribunal civil à St Flour pour désigner 16 jurés titulaires et 4 jurés supplémentaires, jury spécial pour fixer les indemnités d’expropriation à payer. Étant en
1897 avant la séparation de l'Église et de l'État, tous les jurés ont juré
« la main tournée vers Dieu ».
Le 8 décembre 1900 :
Jugement du Tribunal
de première Instance de Mauriac pour statuer sur le montant des indemnités. M° Fressange avocat des défendeurs demande 4000F plus droit de réserve et de nullité. M° Lapeyre avocat de la mairie offre 2000F.
Le jury accorde 2200 F aux consorts Raynal, « la commune de Vebret d’une part et les expropriés d’autre part n’ont élevé aucune protestation, ni en la forme, ni au fond contre la décision du jury ou contre l’ordonnance » jugement est rendu et le terrain exproprié peut devenir cimetière. |
Jugement du Tribunal |
Pendant ce temps les autres procédures administratives pour la création du nouveau cimetière continuent, et seule la sous-préfecture autorisée par la préfecture est habilitée à donner son accord pour la désignation de l’entrepreneur, le montant de travaux et l’autorisation d’emprunt…
adjudication des travaux |
|
Examen du projet du Cabinet Lascombes |
|
plan original du cimetière de 1897 |
Le 18 juin 1901 arrive sur le bureau du maire le résultat de l’adjudication des travaux de la translation du cimetière accordés par la sous-préfecture de Mauriac à l’entrepreneur Laurent Antoine de Champagnac la Prune, en Corrèze, pour la somme de 5399,61 frs Pourquoi être allé si loin chercher un entrepreneur, était-il spécialisé dans ce genre de travaux ou était-il vraiment moins coûtant ?
A l’étude des documents et selon leur rédaction pré imprimée, on peut affirmer que le cabinet d’architecture Lascombes de Mauriac devait avoir l’habitude de ce genre de projet et chantier. Gardons en mémoire que dans notre région beaucoup de cimetières suburbains ont été créés à la même époque. Vebret n’a pas
été le seul. De plus il est est à remarquabler que le plan et le projet, le cahier des charges et le métré de l’architecte établis en 1897 n’ont changé qu’une seule fois et fait l’objet d’une seule variante jusqu’à leur approbation par la sous-préfecture en 1901.
Celle-ci se lit dans la
délibération du 31 octobre
1897 où le conseil demande que la pierre de taille d’Ougoules choisie qui est trop gélive soit remplacée par la pierre des carrières d’Alliers de Menet car elle est beaucoup plus résistante.
Le plan original du cimetière de 1897 montre un quadrilatère parfait avec 3 allées transversales délimitant, sur 3 côtés et le long des murs, les concessions perpétuelles, trentenaires et temporaires et 3 allées longitudinales délimitant 4 carrés de fosses communes à coin cassé en arrondi pour marquer le centre du cimetière et l’emplacement de la croix. Un choix simple et efficace qui permettra une évolution en fonction des besoins de la commune. Seules les familles influentes et les personnes ayant des moyens pouvaient s’offrir une concession sinon le corps est inhumé en fosse commune.
Ce plan donne le dessin de la grille d’entrée qui était le seul ornement du cimetière avec la croix centrale qui d’après nos archives a été achetée à Bort pour l’occasion et mise en place par l’entrepreneur Laurent. Cette grille est d’une facture très simple formant porte cochère, elle est encastrée entre 2 piles de pierre terminées par un pyramidion, elle est surmontée d’un rinceau en fer forgé et d’une croix ayant pour objet d’indiquer la fonction du lieu ; dans le battant droit de la grille est intégré le mécanisme de la porte piétonne pour un passage journalier et de visite simple.
Quant à la démarche administrative du permis de construire du mur du
cimetière, elle a dû faire l’objet d’une demande à part, au service de voirie du ministère de l’intérieur directement géré par la préfecture d’Aurillac mais uniquement pour la portion de mur qui longe du côté gauche
« le chemin de grande communication n° 15 d’Egleton à Murat » telle était l’importance à l’époque de notre petite route bucolique ! Par une autorisation spéciale du préfet du Cantal le 8 juillet 1901, le permis de construire est accordé et oblige le mur à suivre la courbe du chemin, cela sera la seule variante par rapport au plan original.
|
|
|